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« Ce film doit défoncer des portes », entretien avec Ladj Ly
Dans cet entretien sans langue de bois, nous revenons aux côtés de Ladj Ly sur la situation de ces Misérables. Plus qu’un entretien, une prise de Positions.
Par N. Publié in #ENTRETIENS le 21 novembre 2019 20 min de lecture
« La Guerre sociale en France. Aux sources économiques de la démocratie autoritaire » de Romaric Godin Précédent Dernière sommation Suivant

Ladj Ly, né dans le quartier de Montfermeil dans lequel il vit toujours, est un acteur et réalisateur français. Membre fondateur du collectif Kourtrajmé, aux côtés de Kim Chapiron, Toumani Sangaré et Romain Gavras, il construit sa carrière autour de la dénonciation de la situation des quartiers populaires. Engagé, intransigeant, révolté, il multiplie les actions : courts-métrages, documentaires, projets artistiques en partenariat avec l’artiste JR, films​, jusqu’à la création d’une école de cinéma, à Montfermeil. A l’été 2018, il achève de tourner son film : les Misérables.   
Ce dernier, selon le JDD, aurait même « 
bouleversé » Emmanuel Macron lors d’une projection à l’Elysée. Le président, stupéfait face à la situation insupportable des banlieues aurait instigué son gouvernement à « se dépêcher de trouver des idées et d’agir pour améliorer les conditions de vie dans les quartiers ». En 102 minutes, Ladj Ly a accompli ce que personne n’avait réussi jusqu’alors : assurer aux banlieues une véritable voie de sortie ! Seule limite à celle-ci : « les idées » que doivent dénicher les ministres du gouvernement. Le défi est de taille, car ici, Emmanuel Macron ne leur a pas demandé de nouvelles pistes pour détruire le code du travail, les services publics, la sécurité sociale, toute contestation sociale, nos libertés et droits. Non, il leur a demandé l’impossible : penser et comprendre une population qu’ils méprisent profondément et auxquelles les gouvernements précédents n’ont su apporter comme réponse que le choc de la matraque et l’éclat du LBD. Ladj Ly, à travers son film, détruit la fiction pour montrer la réalité quand Emmanuel Macron détruit nos réalités pour monter une fiction.

Dans cet entretien sans langue de bois, nous revenons aux côtés de Ladj Ly sur la situation de ces Misérables. Plus qu’un entretien, une prise de Positions.

Positions : Une question doit souvent t’être posée pour te demander si tu es un cinéaste engagé. Cette question, j’aimerais la rattacher à une remarque que tu as faite dans une interview où tu précisais que le cinéma français te faisait chier car on y retrouve toujours les mêmes réalisateurs, acteurs, scénaristes. Peut-on dire que si tu es un réalisateur engagé, c’est uniquement à montrer le réel quand le cinéma français, trop souvent, ne fait que l’ignorer en se concentrant sur des problématiques qui ne touchent que la petite bourgeoisie culturelle citadine et, dont, comme toi, nous nous foutons. En somme, on pourrait dire que tu es presque dans une démarche sociologique.

Ladj Ly : Je pense, oui. Quand on voit le film, on se rend compte qu’il est différent de tout ce que l’on peut voir dans le cinéma français. Je pratique un cinéma engagé, politique, parce que j’ai des choses à raconter. Alors que des films engagés, en France, il n’y en a plus tellement… Nous, on a envie de revenir à ce genre de films qui portent un discours et qui racontent des choses qui sont bien souvent invisibles.

Positions : Dans cette volonté de montrer la réalité des banlieues, tu t’es associé à l’artiste JR dès les années 2000, notamment à travers le projet « 28 millimètres, Portrait d’une génération » ou avec celui plus récent d’une fresque monumentale. Dans ces deux projets, vous avez à la fois amené la banlieue dans Paris à travers des photographies, et vous avez rendu à la banlieue, en son sein, un autre visage d’elle-même, plus artistique. Qu’est-ce qui t’a fait choisir de relier art et banlieues, hors du prisme traditionnel du RAP ou du foot ? Notamment avec ton école de cinéma qui a ouvert en 2018.

Ladj Ly : Dans mon film, j’ai cherché à éviter les clichés. Il n’y a pas de RAP, d’armes ou de trafiquants de drogue. C’est important aujourd’hui de sortir de cette vision caricaturale de la banlieue. Comme on vient de cet univers-là avec JR, par Kourtrajmé notamment, on trouvait que les banlieusards avaient le droit de découvrir autre chose que le RAP. C’était important pour nous de partager ça, et de montrer aussi les conditions de vie des habitants des quartiers à travers l’art et le cinéma. Du premier film que j’ai tourné quand j’avais 17 ans, jusqu’à aujourd’hui, plus tous les projets menés avec JR, j’estime que tout cela fait sens. C’est le travail engagé d’un artiste qui se bat pour faire connaître les problématiques des quartiers. Soit des sujets dont personne ne veut parler, ou ne veut entendre parler.

Positions : Dans ta carrière, tu as commencé acteur, avant de passer derrière la caméra à travers des documentaires. Avec Les Misérables, tu as choisi la fiction.  Qu’est-ce que la fiction te permet de mieux dire ?

Ladj Ly : La fiction permet d’atteindre un public beaucoup plus large. Je me suis rendu compte en faisant mes documentaires que la plupart du temps ils étaient censurés par les télés et donc n’étaient pas diffusés… Je les ai alors mis gratuitement sur internet mais l’audience n’était pas énorme. Avec le cinéma, je peux raconter mes histoires, témoigner de ce que je vis, tout en atteignant un public plus étendu.

Positions : Dans ton film, tu construis un dialogue scénaristique entre une équipe de la BAC et des jeunes de cité. Cette perspective en miroir t’as permis de dépasser l’impasse idéologique dans laquelle on s’enferme toujours en traitant de la banlieue. C’est-à-dire : soit des salauds de flics violents d’un côté, soit des sauvages avec les jeunes de banlieue. Comment as-tu réussi, alors que tu as subi cette violence policière dans ton quotidien, à dépasser cette opposition ?

« Le problème vient de nos politiques qui nous ont laissé crever pendant plus de 30 ans.« 

Ladj Ly : Aujourd’hui, j’ai un certain âge, j’ai des enfants et je pense à toute cette nouvelle génération. Il est nécessaire de passer au-delà de tout ça. Plus jeune, j’ai eu des rapports très compliqués avec la police. Ca a été la guerre pendant des années. Pour avoir fait des Cop watch [NDLR : Ladj Ly filmait, caméra au poing, les interventions policières en banlieues], pour les avoir filmés longtemps, jusqu’à cette bavure policière il y a dix ans qui avait entraîné une enquête de l’IGS [NDLR : Inspection générale des services], des policiers suspendus, j’ai reçu plus de 50 plaintes de policiers et j’ai dû faire une vingtaine de gardes à vue. J’ai donc un rapport très compliqué avec les policiers. Mais ça n’est pas pour autant que j’ai réalisé un film pour leur taper dessus. Au contraire, je voulais parler des problématiques dans ces quartiers et de la misère sociale. Je souhaitais montrer que le problème ne vient ni des jeunes ni des policiers, mais d’au-dessus. Le problème vient de nos politiques qui nous ont laissé crever pendant plus de 30 ans. Il serait bien, dans un premier temps, qu’ils se prennent cette réalité en face, et ensuite qu’ils se rendent compte de la souffrance vécue par ces gens pour apporter des solutions.

Positions : La question des violences policières a très longtemps été une question absente du débat sur les banlieues ; la violence ne semblait venir que du côté des jeunes comme l’a illustré le traitement médiatique des émeutes de 2005. La violence policière n’avait pas de visage, pas de nom. Les Zyed et Bouna n’ont pu avoir d’existence médiatique que morts. Vivants, ils n’existaient pas. La violence policière n’existait pas.  
Avec les Gilets Jaunes, la violence policière a envahi les villes et l’espace médiatique. Même si elle a été manipulée, diminuée, détournée, elle a quand même inondé les réseaux sociaux. Comment expliquer que la connexion entre Gilets Jaunes et banlieues se soit si peu faite ? Alors même que les revendications économiques et sociales des Gilets Jaunes concernent les quartiers au premier chef et que par les violences policières et leur négation, des ponts étaient possibles.

« Nous, dans les quartiers, ça va faire 20 ans qu’on est Gilets Jaunes. »

Ladj Ly : Nous, dans les quartiers, ça va faire 20 ans qu’on est Gilets Jaunes. Ce que vivent les Gilets Jaunes aujourd’hui, ça n’est pas nouveau pour nous. Les violences policières on connait ça depuis des décennies. Aujourd’hui, on constate qu’une grande partie de la population française, et notamment la classe moyenne, subit ce que l’on vit depuis toutes ces années. Elle est en train de se rendre compte de cette réalité et de prendre conscience que la police est violente. Nous, lorsque l’on essayait de revendiquer nos droits, on nous traitait de « cailleras » ou de « délinquants » alors que l’on souhaitait juste être considérés comme tout le monde. Ce mouvement des Gilets Jaunes est une bonne chose. On les soutient parce qu’on mène le même combat. Et en même temps, ça nous fait du bien de nous dire qu’une autre partie de la population française va se rendre compte de ce que l’on vivait depuis toutes ces années… On espère qu’ils se mettront à notre place et qu’ils comprendront que l’on n’était pas juste des « cailleras » se levant le matin en ayant envie de brûler des voitures.

Positions : A part le Comité Adama qui a essayé d’établir des ponts avec certaines personnalités des Gilets Jaunes, on a assez peu vu de liens faits entre quartiers et Gilets Jaunes. Ce qui pourrait entraver justement la prise de conscience par les Gilets Jaunes de ce qu’il se passe véritablement dans les quartiers, pour n’avoir pas eu de relation directe avec ses habitants.

Ladj Ly : Quand le mouvement des Gilets Jaunes a commencé, la banlieue l’a soutenu et il y avait des banlieusards dans les manifestations. Mais on sait pertinemment que si on avait été massivement manifester, on aurait été les premières cibles. On disait clairement aux gamins : « N’allez pas manifester, ça sert à rien. ». Parce que le policier, s’il a le choix entre tirer sur un Gilet Jaune ou un petit mec de cité, il n’hésitera pas une seconde. Ils n’ont déjà pas hésité à arracher des mains, éborgner des visages… Alors je me dis, quand ils auront affaire aux jeunes de cités – des noirs et des arabes pour la majorité –, ils ne nous feront pas de cadeau. Mais on soutient, on comprend la cause bien sûr, car on revendique les mêmes droits. Seulement, on sait qu’en tant que banlieusards, qui dit manif dans Paris, dit matraquage, tirs de flashball, garde-à-vue et prison. On sait que si on va manifester, on peut à tout moment finir en prison ou perdre un œil.

Positions : Face aux Misérables qui se multiplient et face à l’inaction et l’absence de volonté de la part des décideurs de changer les choses, quelle est l’issue : des révoltes violentes pour imposer un nouveau rapport de force ou une autonomisation par les acteurs, comme vous essayez de le faire avec votre école ? Beaucoup de Gilets Jaunes disaient : « Ils sont incapables de le faire, faisons-le nous-mêmes ». En est-on là ?

« On a le sentiment que ce gouvernement ne comprend que la violence. »

Ladj Ly : Oui, et on essaye de réaliser des petites actions, comme avec la création de notre école. Mais ça reste à une toute petite échelle. On a beau essayer de mettre en place ces projets, ça n’est pas comme ça que les lignes bougeront. Si on veut réellement changer les choses, il faut une volonté politique. Même si on monte des projets, même si on s’unit, sans solution politique, rien n’évoluera. On a le sentiment que ce gouvernement ne comprend que le violence. Ils n’entendent pas lorsque l’on est pacifique. Le meilleur exemple est celui des Gilets Jaunes. Ils ont commencé par manifester, calmement, et n’ont pas été écoutés. A partir du moment où ils ont commencé à être violents, on s’est intéressé à eux. Je n’appelle pas à la violence, mais je constate malheureusement que c’est la seule manière d’être pris en compte…

Positions : Est-ce qu’à travers ton film, qui connaît un véritable succès, tu as pu croiser des politiques qui t’auraient dit que ça avait fait évoluer leur vision de la banlieue ?

Ladj Ly : On a fait une projection à l’Assemblée nationale qui a donné lieu ensuite à un débat. En vérité, les politiques on les connaît. Lorsqu’il s’agit de prononcer de belles paroles, ce sont des champions du monde. Sur le terrain, concrètement, c’est bien différent…

Positions : Est-ce que ton école c’est, d’un point de vue métaphorique, le micro tendu aux banlieues, aux Misérables, aux muets de la société ? Une porte de sortie par le haut?

Ladj Ly : C’est un micro tendu à toute la France. L’école n’est pas ouverte qu’aux personnes de banlieues. On reçoit des personnes venant de partout. On a compris qu’il ne fallait rien attendre de personne. Et ce dès Kourtrajmé. On a monté ce collectif tout seuls, sans l’aide de personne. Pendant 15 ans on a réalisé des films sans jamais recevoir de subventions de qui que ce soit. Pour l’école, c’est la même chose. Il ne faut attendre après personne. Pour Les Misérables, personne n’a voulu nous soutenir mise à part la région Ile-de-France et Canal. On a réalisé le film avec la moitié du budget donc je sais qu’il faut faire sans attendre. Mais tout est plus compliqué, tout prend davantage de temps.

Positions : Par le succès de ton film, j’ai notamment vu que le CNC allait apporter des financements à ton école. Est-ce que ça va pas faciliter le soutien de projets comme le tien ?

Ladj Ly : C’est le but avec ce film de défoncer des portes. Ce film, tourné en banlieue, a toute sa place. J’espère qu’il y en aura d’autres. Avec notre école, on prend les choses en main : on va former ces jeunes, les accompagner, produire leurs films. C’est déjà le cas. En une année on a formé 30 jeunes, on a produit 5 courts-métrages, 2 longs-métrages. En 5 mois c’est concret. On peut nous dire ce que l’on veut mais ce que l’on fait marche. Et les gens sont contents. On avance, à notre échelle, avec très peu de moyens et on essaye de faire au mieux. Mais en vérité, ça ne devrait pas être à nous de le faire.

Positions : C’est peut-être ça, l’enseignement que tu as reçu de ton existence en banlieue : tu n’as rien à attendre de ceux d’en haut.

Ladj Ly :  Exactement. Il faut faire. Ça a toujours été ma politique ; j’ai toujours cherché à me débrouiller par moi-même, à accomplir les choses avec mes moyens. Après, ça a pris plus de temps. Ce film, Les Misérables, j’aurais pu le faire il y a 10 ans si j’avais eu les financements. Je l’avais déjà en moi. Mais c’est toujours le même problème : personne n’y croit, personne ne veut le soutenir et quand ça marche on s’extasie.

Positions : Les Misérables ne peut pas s’arrêter là. Ce film appelle une suite, celle qui interrogerait les responsables de ce désastre humain et qui proposerait des voies de sortie. As-tu des projets de suite ?

Ladj Ly : Les Misérables c’est le premier volet. Il y a deux autres volets qui vont suivre. Le prochain sera un biopic sur l’ancien maire de Clichy-sous-Bois, Claude Dilain, qui est décédé et qui a beaucoup œuvré pour la ville. Le troisième volet, ce sera une surprise…

Positions : Dorénavant, on va t’attendre là-dessus. Que tu pointes les responsables de ce désastre.

Ladj Ly : Ils se reconnaissent déjà. Aujourd’hui, personne ne se soucie des banlieues. On s’y intéresse uniquement lorsque les élections approchent et qu’il faut récupérer ses voix. Là, étonnamment, tout le monde se sent concerné. Les solutions et les idées pleuvent, c’est un véritable miracle. Mais hors de ça, le climat en France est terrible. Je trouve très inquiétant le climat raciste et islamophobe qui s’installe et qui n’inquiète plus personne. On peut insulter à longueur de journée des femmes voilées sur tous les médias sans que ça ne choque plus personne.

Positions : Justement, ne crois-tu pas que le débat identitaire ressort lorsque l’on cherche à masquer la violence économique et sociale qui elle, atteint tout le monde ? Notamment dans un contexte où la classe moyenne est en plein déclassement…

« Le problème il est économique en France […] Il y a des problèmes beaucoup plus graves dans ce pays qu’un bout de tissu que des femmes ont décidé librement de porter.« 

Ladj Ly : Bien sûr, on cherche à diviser la population en ressortant de faux sujets comme l’islam, le voile… alors que ça n’est pas le problème. Le problème il est économique en France. Nous avons des dirigeants sans scrupules, qui sont complètement désintéressés du peuple, dont le seul objectif est de s’enrichir.  Leur seul intérêt c’est leur enrichissement et leur carrière. Aujourd’hui ils privatisent tout en faveur des grands groupes économiques. Des Aéroports de Paris en passant par la Française des Jeux. Il y a des problèmes beaucoup plus graves dans ce pays qu’un bout de tissu que des femmes ont décidé librement de porter. C’est fou. Mais c’est une stratégie qui marche pour diviser. Avant chaque élection, on ressort les mêmes rengaines : le foulard, l’islam, les musulmans, les pauvres trop assistés, etc. C’est toujours leur faute si l’économie va mal. Mais qui aujourd’hui privatise les entreprises ? Qui capte la richesse du pays ? Qui fait profiter ses amis les plus fortunés ? Ce sont ni les musulmans, ni les banlieusards, ni les classes populaires. Au bout d’un moment, il serait temps de parler des vrais problèmes et d’arrêter de nous baratiner avec ces fausses histoires.

Positions : D’un autre côté, c’est rassurant de voir que la marche contre l’islamophobie a rassemblé plusieurs milliers de personnes à Paris.

Ladj Ly : C’est là que l’on prend conscience qu’il y a deux mondes. Il y a celui des politiques et des médias, et il y a celui des Français sincères et solidaires. Ca nous a fait du bien de voir cette France réunifiée chanter ensemble La Marseillaise. Mon film, Les Misérables, est film patriote qui parle de la France d’aujourd’hui. D’une France multiculturelle qu’on insulte et qu’on méprise à longueur de journée. Mais on est là, et ils auront beau nous détester, c’est ça la France d’aujourd’hui. Nous ne sommes plus il y a un siècle. La France évolue, change et elle sera encore différente dans un siècle.

Positions : Il y a une scène dans ton film qui illustre parfaitement cela. C’est celle du marché de Montfermeil où y voit une énergie, une diversité formidable, dans toute sa complexité : c’est-à-dire les petits commerces, les arrangements avec la police, et énormément de complicité, d’intelligence et de vie.

« Nous sommes Français comme tout le monde, et nous voulons vivre normalement, sans privilèges. Nous avons le droit à la dignité et à la justice.« 

Ladj Ly : Dans ces quartiers il y a tellement de vie. C’est chaleureux malgré les difficultés du quotidien. Justement, je souhaitais montrer une autre image des banlieues qui ne soit pas misérabiliste. Il y a de la beauté et de la joie dans ces quartiers et c’est important de le dire. Il serait temps de changer l’image des quartiers, que l’on cesse de nous mépriser et de faire des amalgames. Nous sommes Français comme tout le monde, et nous voulons vivre normalement, sans privilèges. Nous avons le droit à la dignité et à la justice.


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