Chroniques de l’exploitation : présentation

Autour de nous, en famille ou entre amis, à la radio, à la télévision, dans les journaux ou sur internet, partout où les gens peuvent parler un peu de leur travail, résonne des choses communes : la pression, les ordres ineptes, les tâches vides de sens, le sentiment d’être inutile ou incapable, l’épuisement, les contradictions multiples entre ce qu’on aimerait faire et ce que l’on fait. Tous, nous avons déjà été témoins de ces discours, si nous ne les avons pas tenus nous-mêmes. Et pourtant, tout continue. Les burn out s’enchaînent avec les cadences folles et l’augmentation du temps de travail. Un travail qui nous suit hors de l’entreprise jusque dans notre intimité. De ces bribes de souffrances éparpillées nous avons voulu tisser un récit commun : celui d’une souffrance collective et massive au travail.

Les chroniques de l’exploitation ont pour objectif de rendre à toutes celles et tous ceux qui se sont trouvés un jour, ou se trouvent toujours, exploités et dégradés, la dignité qui leur a été ôtée. Une dignité qui passe par le témoignage. Ces chroniques ont aussi comme objectif de favoriser la prise de conscience par le récit d’une souffrance, d’une colère ou d’un sentiment d’isolement, que si l’exploitation est individuellement ressentie, elle est collectivement vécue et politiquement organisée. Nous espérons par ces récits que les travailleurs, comme les chômeurs qui ne sont jamais que des travailleurs privés de travail, saisiront qu’ils ne sont pas seuls ni incapables, mais que l’organisation du travail actuelle vise à les isoler et à les incapaciter pour mieux les exploiter. L’exploitation est collective et c’est par la lutte collective que nous nous en émanciperons.

Ainsi, nous appelons toutes celles et tous ceux qui souhaiteraient témoigner de leur expérience au travail à nous écrire à cette adresse : contact@positions-revue.fr.