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MMT#1 : comprendre la création de monnaie
La revue Positions s’associe à l’association MMT France pour une série d’émissions sur la Théorie Monétaire Moderne. Enregistrée le samedi 15 janvier 2022, la première émission visait à présenter les bases de la Théorie Monétaire Moderne (MMT), en décrivant le processus de création monétaire dans un Etat monopoliste de sa devise. L’émission a été réalisée en partenariat avec l’association MMT France, représentée par Robert Cauneau et Ivan Invernizzi, et animée par Ramzi Kebaïli étudiant en économie et membre du collectif Citoyens Souverains.
Par Ramzi Kebaïli Publié in #MATERIEL le 31 janvier 2022 3 min de lecture
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La revue Positions s’associe à l’association MMT France pour une série d’émissions sur la Théorie Monétaire Moderne.

Enregistrée le samedi 15 janvier 2022, la première émission visait à présenter les bases de la Théorie Monétaire Moderne (MMT), en décrivant le processus de création monétaire dans un Etat monopoliste de sa devise. L’émission a été réalisée en partenariat avec l’association MMT France, représentée par Robert Cauneau et Ivan Invernizzi, et animée par Ramzi Kebaïli étudiant en économie et membre du collectif Citoyens Souverains.

La MMT est née dans les années 90 sous l’impulsion d’un investisseur états-unien, Warren Mosler, qui pose comme point de départ que l’État a le pouvoir d’émettre sa propre devise, de créer une demande pour cette devise en l’exigeant comme règlement pour ses obligations fiscales, et de satisfaire cette demande en offrant aux citoyens un travail rémunéré. Les niveaux d’emploi et de chômage sont donc fixés par l’État. Une de ces conséquences les plus contre-intuitives est de rompre avec l’idée que l’État aurait besoin d’abord de récolter des recettes fiscales avant de pouvoir dépenser. Au contraire, dans la devise qu’il émet lui-même, l’État commence par émettre de la monnaie, puis la détruit via les impôts qui viennent en second. Cette proposition constitue une sorte de révolution copernicienne pour les économistes, qui en contestent la validité.

En première partie, Robert Cauneau a présenté les bases de la MMT, en expliquant qu’un État monopoliste de sa devise ne peut jamais faire défaut dans la « monnaie » qu’il émet, et que c’est cet Etat qui détermine le niveau de chômage en choisissant la quantité de travail qu’il offre à ses citoyens. La MMT se présente en premier lieu comme une théorie descriptive, qui offre une compréhension globale des mécanismes monétaires.

En deuxième partie, Ramzi Kebaïli a présenté certaines applications politiques de la MMT. Warren Mosler et Bill Mitchell ont ainsi élaboré des plans de création d’une nouvelle monnaie pour les États ne disposant pas de leur souveraineté monétaire afin de financer le plein-emploi et la transition écologique. Ces thématiques ont été développées en détail dans cet article publié sur le site Contretemps, qui présente également les débats entre la MMT et le marxisme sur la nature de la monnaie. [1]

Le débat très riche qui s’en est suivi a permis d’aborder plusieurs problématiques qui feront l’objet d’émissions spécifiques, comme l’application de la MMT aux pays du Sud. Notre démarche part du principe que la MMT, encore en cours d’élaboration, ne constitue pas un nouveau dogme mais un champ de discussions fécond dont la polyphonie doit être assumée.

  1. https://www.contretemps.eu/theorie-moderne-monnaie-souverainete-marxisme-euro/


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