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#MeToo : en faire une lutte politique révolutionnaire
La portée politique de #MeToo réside dans le fait qu’il ne s’agit pas seulement de lever le voile. Il s’agit de saisir la société entière par le col, de lui maintenir les paupières ouvertes, et de lui tendre un miroir sous une lumière crue : c’est de toi qu’on parle, vois ce que tu es et ce que tu produis. Ces violences sont politiques, et nous voulons y apporter des solutions politiques.
Par Dr_Zoé Publié in #6 L'empire masculin, #POSITIONS le 11 décembre 2024 20 min de lecture
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               #MeToo : en faire une lutte politique révolutionnaire

Le combat féministe semble s’être tellement bien imposé dans le débat public que même ses détracteurs reconnaissent qu’il y eu « un bon féminisme ». Celui d’avant, de la belle époque, qui se battait pour de vrais combats et de vrais droits. Ces louanges servent évidemment bien moins à reconnaître les luttes passées qu’à discréditer les actuelles et futures. Aujourd’hui, le féminisme serait castrateur, moralisateur, liberticide, décadent, superficiel, hystérique, exubérant, ridicule, dépravé… La liste est évidemment loin d’être exhaustive et vous pourrez y choisir vos mots en fonction de votre bord politique. L’essentiel étant de rappeler que cette histoire qui avait commencé par de sympathiques bonnes femmes qui cramaient leurs soutien-gorge commence à aller beaucoup trop loin. On voit donc une armée de personnes rationnelles mettre les deux poings sur les hanches, froncer les sourcils, et dire d’une voix paternelle qu’il va falloir se calmer maintenant, qu’elles ont droit de vote et un compte en banque autonome, qu’elles peuvent réguler les grossesses, et donc que leur vie est un long fleuve égalitaire et tranquille. On peut leur opposer qu’en France, certaines jeunes filles sont empêchées d’aller à l’école car leur corps est jugé trop couvert, ou que des millions de femmes élèvent seules des enfants dans une précarité extrême, ça ne provoque pas grand-chose, car ces femmes sont de celles qui ne sont rien. Il a fallu des femmes qui sont tout, des actrices mondialement connues, pour lancer un mouvement qui a traversé tous les pays occidentaux : #MeToo.

Après celles qui sont tout, nous sommes des milliers à avoir parlé, nous sommes des millions à avoir écouté. Le témoignage rend réel et palpable ce que beaucoup vivaient dans le silence et ce que personne ne voulait voir. La masse de ces témoignages nous permet aujourd’hui d’hurler en cœur pour que le bruit soit si fort qu’il ne puisse plus être ignoré. La portée politique de #MeToo réside dans le fait qu’il ne s’agit pas seulement de lever le voile. Il s’agit de saisir la société entière par le col, de lui maintenir les paupières ouvertes, et de lui tendre un miroir sous une lumière crue : c’est de toi qu’on parle, regarde-toi en face, vois ce que tu es et ce que tu produis. Ces violences sont politiques, et nous voulons y apporter des solutions politiques. Nos drames individuels ne sont pas des hasards, des accidents, des anomalies extérieures à ce que nous sommes. Nos sociétés actuelles, capitalistes, profondément inégalitaires, et les hiérarchisations qui en découlent sont génératrices de ces violences qui sont partout. C’est votre petite voisine de 8 ans dont les cernes sont les traces des visites de son père dans sa chambre tard le soir, qui lui dit que c’est un jeu et que ce jeu est un secret. C’est votre camarade de classe au collège, promis à un grand avenir sportif et que son entraîneur vénéré et adoré de ses parents viole le soir à l’hôtel après les compétitions. C’est la commerçante de votre rue à qui le mari impose chaque soir des rapports dont elle ne veut pas depuis plus de 15 ans, y compris dans les jours qui ont suivi ses trois accouchements. C’est cette lycéenne qui lors d’une soirée alcoolisée a été violée par plusieurs jeunes hommes qu’elle pensait être ses amis, qui ont pris des vidéos et la font chanter depuis. C’est votre sœur qui chaque jour subit les agressions sexuelles de son patron et qui a besoin de garder son travail pour payer le loyer et élever son fils dont le père ne donne plus de nouvelles depuis des années. Encore une liste non exhaustive, si longue qu’une vie entière sans dormir ne suffirait pas à l’écrire, et surtout n’ayant de sens que si on la dresse pour renverser la table. Nous ne pourrons pas trouver de solutions sans penser la violence sexuelle comme la manière dont toutes les structures de domination viennent s’immiscer dans nos têtes, dans nos cœurs et dans nos entrailles, viennent pénétrer nos intimités de toutes les manières possibles. Cette liste doit être prise pour ce qu’elle est : un véritable sujet révolutionnaire qui nécessite un débouché politique concret, ambitieux, à la hauteur de l’enjeu. C’est à cette tâche que doit s’atteler le camp progressiste.

Le bloc bourgeois, comme à son habitude, prend acte de #MeToo d’une manière parfaitement dépolitisante pour que surtout rien ne bouge dans un système qui assure sa position de pouvoir. C’est le #MeToo flasque, inconsistant, à mi-chemin entre spectacle voyeuriste et charité condescendante. J’en ai fait l’expérience il y a quelques mois, à l’occasion d’une vague de dénonciation des violences sexuelles subies dans le monde médical et hospitalier. Karine Lacombe, médecin infectiologue et cheffe de service d’un grand hôpital parisien devenue médiatique pendant l’épidémie de COVID19 dénonce début 2024 les agissements de Patrick Pelloux, médecin urgentiste encore plus médiatique. Elle raconte des gestes décrits comme « déplacés » dans les médias qui redoublent toujours d’euphémismes pour nommer le fait qu’un homme ayant autorité, dans un endroit à la structure hiérarchique d’une brutalité peu égalée, vienne frotter son sexe aux fesses d’une femme qui lui est subordonnée, par surprise, alors qu’elle est en train de soigner. Comme toujours, les seuls surpris sont ceux qui ne l’ont pas croisé. Pelloux se défend avec une nullité à la hauteur de son sentiment d’impunité. Il explique que c’était une autre époque, celle où « on rigolait bien ». Mais cette fois, ça ne passe pas. Car celle qui parle est tout, et que derrière elle des centaines d’autres parlent aussi. Dans ces centaines, il y a moi. Je raconte les études de médecine, les cours donnés par des Professeurs qui parlent de leurs patientes et de ce qu’ils aimeraient faire à leurs corps d’une manière qui lève le cœur, des soirées étudiantes où la violence sexuelle n’est pas seulement rampante mais érigée comme principe de fonctionnement du groupe, des stages à l’hôpital où exister en tant que jeune femme oblige à slalomer entre humiliations et agressions. Je parle aussi des violences subies par mes collègues non médecins, agents de service, secrétaires, aide soignantes, infirmières, manipulatrices radio, pour qui la violence ne s’arrêtera pas avec la fin des études. Je parle longuement des patientes, dont le statut permet intrinsèquement une prise de pouvoir sur le corps et l’esprit, et dont les témoignages peu écoutés jonchent le peu de lieux où ils peuvent anonymement être déposés. J’essaie d’expliquer comment la structure, le statut dominant des médecins, la hiérarchie, non seulement favorise mais surtout encourage et amplifie les violences. Et surtout je rappelle que nous, les femmes médecins, subissons beaucoup, mais bénéficions tout de même du privilège de classe qui rend nos paroles plus audibles et recevables. Nous avons donc un devoir envers nos collègues soignantes subordonnées au corps médical et envers nos patientes, subordonnées parmi les subordonnées, laissées à la merci de ces hommes pour lesquels prendre et se servir des corps de femmes est devenu un art de vivre. Un devoir de rappeler que nous ne sommes pas les seules à avoir des choses à dire. Un devoir politique. C’est cela que nous devons mettre derrière le terme souvent galvaudé de sororité. Nous vivons des violences similaires mais différentes, nous n’avons pas toutes les mêmes moyens pour nous en défendre, nous avons le devoir de nous penser comme un tout. Nous les vivons car nous sommes de la sous-catégorie d’humains que sont les femmes, et parmi nous les sous-femmes que sont les femmes prolétaires, et/ou racisées, et/ou handicapées, et/ou LGBT subissent encore plus violemment que les autres.

Je reçois des dizaines de demandes de journalistes pour qui, visiblement, le travail d’enquête consiste à taper un mot clé d’actualité chaude sur Twitter et contacter les personnes dont les écrits ont été les plus lus. Je ne réponds pas à la plupart, mais j’accepte de répondre à France Inter. La journaliste est pressée, elle ne sait pas combien de temps elle aura pour son sujet, elle est incapable de me dire à quel moment il sera diffusé. Elle m’enregistre pendant une vingtaine de minute, je déroule mon discours, je veux qu’on parle du fond, de la racine du problème. Je reçois ensuite un message qui m’indique que je passerai au journal de 18h. J’écoute en différé quelques heures plus tard. De mon récit, il reste 15 secondes. J’entends ma voix parler d’un épisode qui m’a couté des centaines d’heures d’insomnie, qui a failli me faire arrêter mes études par dégout et terreur. Un soir de garde, après une longue journée harassante, où l’interne qui m’avait humiliée toute la journée m’avait coincée dans une chambre de garde et avait baissé son pantalon en riant. Ce soir-là, j’avais hurlé du plus fort de ce qu’il m’avait été possible. Ce soir-là, j’avais vraiment cru qu’il allait me violer, et il l’aurait peut-être fait si je n’avais pas crié. Ce soir-là, je m’étais tue ensuite, dans un mélange de peur et de honte. J’ai beaucoup repensé à cette histoire, je l’ai analysée pour comprendre comment on en était arrivés là et je l’ai politisée pour en guérir. Dans le reportage, il ne reste rien de tout ça. Il n’y a que ma voix déclamant cet épisode au milieu d’un petit sujet d’une minute qui ne raconte rien d’intéressant. Un ton descriptif, avec en temps fort un petit encart sensationnel dont j’étais objet et non sujet.

L’intime est politique. Nous racontons les violences que nous avons subies car elles sont politiques. Nous militons en partant des violences que nous avons subies car elles sont politiques. Je ne consens à partager cette partie douloureuse de mon intimité qu’en tant que fait politique. La bourgeoisie, à l’aide de ses médias, fait ce qui est sa raison d’être, le fondement même de son existence : exploiter, cueillir ce qu’il y’a à manger, traire ce qu’il y a à boire, ne laisser que les miettes suffisantes pour qu’on continue de la sustenter. Elle a tout intérêt à tordre nos discours pour les rendre mous et vides. Elle vient pour prendre, en cela elle ne rajoute pas un problème, elle est une racine du problème. Elle vient exiger son droit sur nos vécus. Elle vient poser ses mots sur nos histoires. Elle met toute sa force pour assagir #MeToo, pour en faire un moment de frisson au JT de 20h, le temps de terminer la soupe et d’aller se coucher pour retourner travailler pour elle le lendemain. Ne jamais demander pourquoi cela arrive, pourquoi toujours aux mêmes endroits, pourquoi toujours les mêmes personnes, pourquoi toujours les mêmes modes opératoires. Ne jamais demander comment réparer, comment protéger, comment agir pour que ça n’arrive plus jamais. Ne surtout, surtout, surtout pas la regarder, elle, et plus largement le système qui fait qu’elle est ce qu’elle est et qu’elle agit comme elle agit. On comprend aisément que si on refuse de poser les questions, c’est parce que les réponses viennent, tonitruantes, acter la nécessité révolutionnaire.

Chaque lieu de domination, chaque lieu d’exploitation, est un lieu dans lequel la violence sexuelle arrive. La famille, l’entreprise, le sport, le cinéma, le théâtre, la politique, les médias, la musique, l’école, le catéchisme, l’hôpital… A chaque fois, c’est touché-coulé. L’une des forces de #MeToo a été de permettre enfin de lier entre elles des histoires qu’on voulait considérer comme individuelles et qu’on consentait parfois à reconnaître comme sectorielles. C’est un système. Le système tient par la place dominante des auteurs, et par le silence complice des témoins. Les réactions de surprises ne sont aujourd’hui plus acceptables. Être surpris est un choix, celui de ne pas vouloir voir, ou de ne pas vouloir être vu.

Le mode de production de notre société a des conséquences concrètes, matérielles, sur nos structures mentales, sur nos relations les uns aux autres, sur nos rapports les plus intimes. Le capitalisme, par ses mutations du dernier siècle, a vu exploser la cellule familiale patriarcale qui dominait depuis des siècles en Occident. L’explosion de cette structure, toujours en cours, ne nous a pas affranchies de la violence masculine. Le statut de marchandise des femmes perdure. Dans la structure patriarcale historique, les femmes s’échangent d’un homme, le père, à un autre homme, le mari. Dans ce système, le viol n’est prohibé qu’en tant que vol. On a pris le corps de cette femme à son propriétaire, on est entré par effraction pour lui dérober son bien. Aujourd’hui, le mariage n’est plus la norme, le modèle du couple hétérosexuel monogame durant toute la vie n’est plus une obligation, l’union se ferait par choix libre et éclairé. Pour autant, l’apparent gain de liberté se fait toujours dans le même carcan. La séduction est conçue comme un marché, une compétition entre les hommes pour faire l’acquisition de la meilleure marchandise-femme possible. Le couple est conçu comme un contrat, où il incombe aux femmes d’apporter la part dont les hommes ont besoin : le sexe. En découlent des justifications essentialistes, biologisantes, sur les pulsions naturelles des hommes imprégnés de testostérone qui auraient le besoin irrépressible de toucher, pénétrer, et éjaculer dans des corps de femmes. Ainsi on enjoint les femmes à prendre en compte ces besoins. On ne peut lutter contre la nature des hommes, c’est donc aux femmes de s’adapter. Les hommes ne doivent pas être aguichés par ces scandaleux et tentateurs corps féminins. On n’exhibe pas une gourde pleine devant un mort de soif. Le simple fait d’exister en tant que femme est ostentatoire. Fort d’une position dominante et d’un cerveau de capitaliste cherchant le sexe que seule la marchandise-femme peut permettre d’obtenir, l’homme du XXIe siècle continue à prendre, à se servir, à utiliser, à consommer, tout en estimant qu’il est à la fois dans son bon droit mais aussi non responsable. Not all men. But always men.

En face, il y a des êtres humains. Les violences sexuelles abîment, détruisent, et tuent. Les consultations de psychiatrie débordent de ces êtres humains cassés dont on continue à refuser de penser la réparation. La seule réponse qu’on y trouve est une punition judiciaire. A quoi sert-elle ? Quel est l’objectif ? Lorsque je donne des cours sur les violences, leurs conséquences, leur dépistage et leur prise en charge, je demande toujours aux étudiants ce qu’ils conseillent à leur patiente. La réponse est souvent unanime : « je l’incite à porter plainte ». Je demande ensuite ce qu’ils en attendent, ce qu’ils estiment que cela apportera à cette patiente. En première réponse, on évoque toujours la protection de la victime. Pourtant, un quart des femmes tuées par leur conjoint avaient déjà porté plainte et 94 % des plaintes pour viols sont classées sans suite. Voilà une protection qui semble bien peu efficace. Ensuite vient le besoin de faire justice, que la victime soit reconnue comme victime et que l’agresseur soit reconnu comme agresseur et puni à la hauteur de sa faute. Pourtant, pour les rares femmes dont les plaintes seront instruites, le parcours sera une succession de violences, d’humiliations, de culpabilisations, s’étalant sur des années, du commissariat à la Cour d’assises. Voilà une reconnaissance du statut de victime qui semble bien peu réparatrice. Enfin vient la réponse honnête : c’est pour nous-mêmes, médecins, que nous incitons la victime à porter plainte. Pour se protéger nous-mêmes, pour se raconter que nous avons fait quelque chose, parce que nous ne savons pas quoi faire d’autre, parce que nous n’avons pas les moyens de faire mieux que nous refusons de penser les raisons de ce manque de moyens, pour se décharger sur quelqu’un d’autre qui ne fera pas mieux mais qui aura le mérite de ne pas être nous. Notre objectif n’est ni de réparer, ni de protéger. En l’état actuel des choses, porter plainte a l’effet inverse dans la majorité des cas.

L’approche punitiviste dans la prise en charge des violences sexuelles est une forme d’onanisme exhibitionniste : on se fait du bien, dans une relation exclusive de soi à soi mais aussi aux yeux des autres. Lorsqu’un viol spectaculaire est amené sur la place publique, le bon viol, avec une bonne victime polie dont le comportement a été celui d’une marchandise exemplaire, avec un bon auteur dont on aime à regarder la masculinité comme évidemment dangereuse, souvent celles des hommes noirs, arabes, ou plus généralement prolétaires, on voit alors des cortèges de gens bien, venus demander la peine la plus lourde possible. On se met en scène, main sur le cœur, à exiger la perpétuité, la torture, l’émasculation, la mort de cet homme qui n’est certainement pas comme nous. On démontre sa vertu, on se contente, le plus important étant de se faire du bien devant le plus de monde possible. La victime n’est pas le sujet. Les millions d’autres non plus. Ce spectacle obscène se réitère à chaque fois et chacun se félicite d’y avoir assisté. Rien n’aura changé, la victime lacérée trainera ses blessures, les bonnes personnes repues de leur autosatisfaction triomphante continueront à se raconter que ça n’arrive pas chez eux, et des millions d’autres suivront ensuite. Impossible, pour le camp progressiste, de se contenter de ce cycle mortifère. Se réparer nécessite une société réparatrice. Un système de soin réparateur. Un système judiciaire réparateur. Des conditions de vie, de travail, de logement, réparatrices. Impossible, dans le capitalisme néo-libéral que nous vivons, d’envisager ne serait-ce que le début du commencement de la construction de cette société qui non seulement répare, mais aussi protège et prévient.

#MeToo nous impose de prendre acte. Accepter de poser les vraies questions et de réfléchir aux réponses amène à penser cette lutte comme nécessairement globale. Il s’agit d’agir sur la famille, sur le travail, sur les dominations raciales, sur le validisme, sur le système judiciaire, sur le système de soin, sur l’école… La violence sexuelle n’est pas un fait naturel et mécanique de la biologie hormono-génétique, consubstantiel à la coexistence des hommes et des femmes. Elle est le produit de la domination, de la hiérarchisation, et de la marchandisation. Ces faits ne pourront être abolis que dans le cadre d’une lutte politique bien plus large, qui s’attelle à abattre les structures mêmes qui les génèrent. Les structures ne sont pas immuables. Les êtres humains font l’histoire, et nous voulons être ceux qui mettront fin au capitalisme et aux structures qui en découlent, ceux qui porteront une société qui organise le collectif pour permettre la libération des individus. #MeToo est une succession d’histoires intimes, leur accumulation montre qu’elles sont monstrueusement banales, donc qu’elles font système, et c’est en cela que ce mouvement est profondément politique. #MeToo est un reflet de ce que les structures sociales actuelles peuvent produire de sale, de sordide, et de douloureux, donc que la solution passe par le renversement complet de l’ordre établi. Charge au camp progressiste de s’en emparer et d’en faire ce qu’il doit être : un sujet révolutionnaire.


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