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La possibilité Mélenchon, entretien avec Stathis Kouvélakis
Stathis Kouvélakis a été membre de l’aile gauche du parti grec Syriza jusqu’en 2015, puis s’est opposé à Alexis Tsipras après que celui-ci ait trahi le résultat du référendum du 5 juillet 2015. Son expérience est donc très précieuse pour préparer ce que serait une victoire de Mélenchon à la présidentielle.
Par Ramzi Kebaïli Publié in #3 50 nuances de gauche le 28 mars 2022 2 min de lecture
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Imaginons que nous sommes le 24 avril prochain, et que Jean-Luc Mélenchon soit élu. Que se passe-t-il le jour d’après ? C’est à cette expérience de pensée que nous avons convié le philosophe marxiste Stathis Kouvélakis, interviewé par Ramzi Kebaïli, membre du collectif Citoyens Souverains qui soutient Mélenchon sur la base d’une rupture avec l’euro.

Stathis Kouvélakis a été membre de l’aile gauche du parti grec Syriza jusqu’en 2015, puis s’est opposé à Alexis Tsipras après que celui-ci ait trahi le résultat du référendum du 5 juillet 2015. Son expérience est donc très précieuse pour préparer ce que serait une victoire de Mélenchon à la présidentielle, et tenter d’éviter que celle-ci soit immédiatement tuée dans l’oeuf par les forces de l’argent.

Le programme de Mélenchon est bien plus ambitieux que celui de Tsipras, avec la planification écologique, la socialisation de nombreuses entreprises et du secteur bancaire, ainsi que la relocalisation de l’économie grâce au protectionnisme solidaire. Mais de ce fait, il engendrera de plus fortes résistance de la bourgeoisie française, et il faut donc se préparer à une véritable confrontation avec le Capital et avec les institutions européennes.

C’est à ce titre que notre intervenant a vivement regretté le recul sur le Plan B de sortie de l’UE et de l’euro, tout en jugeant que l’Avenir en Commun restait malgré tout le plus avancé des différents programmes. De plus, Mélenchon a pris des positions anti-racistes et anti-impérialistes très courageuses qui le distinguent de son concurrent Fabien Roussel, qui a reculé sur la sortie de l’OTAN. Dans un article récemment publié dans Contretemps, Kouvélakis apporte ainsi son soutien à la diplomatie non-alignée et altermondialiste prônée par Mélenchon, notamment dans le dossier ukrainien.

Enfin, interrogé dans le cas de figure où Mélenchon serait absent du second tour, notre intervenant a prôné un refus de participer à la mascarade du « front républicain » : ni Macron, ni Le Pen, ce sera Mélenchon ou rien !


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